Gérer efficacement la signalisation verticale Abonnés
Cinq règles d’efficacité à respecter
En premier lieu, limiter l’inflation des panneaux en ne conservant que ceux jugés utiles. L’instruction interministérielle recommande d’ailleurs de procéder à une inspection régulière afin de détecter les panneaux devenus superflus ou, au contraire, ceux qui seraient manquants. En deuxième lieu, la signalisation doit être concentrée afin que l’usager puisse lire l’ensemble des indications d’un seul coup d’œil. Ce qui implique de grouper des panneaux se rapportant au même itinéraire sur un seul mât plutôt que de créer un jalonnement. Cependant, ce principe doit être modéré : au-delà de deux panneaux, la lecture et la mémorisation deviennent difficiles. En quatrième lieu, la signalisation doit être adaptée aux circonstances. Enfin, la signalisation verticale doit être cohérente. Ainsi, sur un chantier avec une signalisation temporaire, il convient de masquer les panneaux permanents s’ils donnent des indications différentes.
Une obligation de conformité réglementaire
Lors de ses acquisitions, la collectivité doit sélectionner des produits bénéficiant du marquage « CE », qui est délivré conformément à une norme européenne (EN 12899). Le syndicat des équipements de la route (SER) rappelle que cette norme garantit des performances visuelles, telles que la couleur, la rétro-réflexion de nuit, et mécaniques, telles que la durabilité, la tenue aux charges ou la résistance à la corrosion. En outre, un arrêté du 30 septembre 2011 impose que les panneaux soient conformes à une norme complémentaire française (NF 058) qui est plus restrictive. Illustration avec la résistance aux vents forts : la norme CE prévoit une échelle de performance « WL » qui est graduée de 0 (absence de vent) à 9 (épisodes venteux les plus sévères). Dans le cadre de la norme NF, les panneaux classés WL0 ou WL1 ne sont pas autorisés. Autre exemple, la norme française interdit que la face avant soit trouée et boulonnée, dans le but d’éviter la corrosion. Seuls les modèles rivetés ou collés sont admis. De même, les arrêtes doivent être non tranchantes (bords emboutés, formés ou recouverts d’un profilé).
S’adapter au contexte local
Au-delà de l’obligation réglementaire, il importe de choisir des panneaux dont les performances sont adaptées à chaque site d’implantation. Par exemple, pour déterminer le paramètre WL, il convient de se référer à des cartes de vent avant de préciser un niveau d’exigence éventuellement supérieur à la plupart des panneaux (classés WL2 ou WL3). Autre illustration avec l’indicateur DSL, gradué de 0 à 4, qui définit la résistance du panneau à la neige. Quant à l’indicateur PL, il atteste de la résistance du panneau au vandalisme. L’Association pour la certification et la qualification des équipements de la route (ASCQUER), qui homologue les panneaux pour le marché français, rappelle que ces informations figurent dans la déclaration de performance (DOP) que le fabricant doit présenter avec chaque produit. Ce document comporte des informations comme le site de fabrication, la certification ASCQUER, le descriptif technique et un tableau de performance.
Inventorier le patrimoine existant
Par ailleurs, une bonne gestion de la signalisation verticale exige de recenser tous les panneaux existant sur le territoire et d’en contrôler l’état. L’ASCQUER estime entre 30 et 50 % la part du parc installé qui ne serait plus conforme, notamment parce que ces panneaux auraient dépassé la date de garantie des films, qui est, au mieux, d’une douzaine d’années. La collectivité doit effectuer un contrôle visuel régulier de ses panneaux. Elle doit également en contrôler la validité en se référant à l’étiquette qui figure au dos. Celle-ci mentionne le logo CE et l’année de publication de la norme, le site et l’année de production du panneau (utile pour vérifier la validité de ses performances), la marque du fournisseur, les numéros de certification (CE et NF) ainsi que celui de la DOP. Ce dernier sera le plus utile puisqu’il permettra, en se connectant au site internet du fabricant, de retrouver les caractéristiques techniques du produit. Il paraît judicieux de conserver une copie des étiquettes ou simplement de les photographier pour en garder une trace. En effet, afin d’éviter qu’elles puissent être décollées et recollées sur un autre panneau non conforme, les fabricants utilisent désormais des étiquette friables qui se déchirent en petits morceaux si on les arrache.
Jean-Philippe ARROUET le 11 avril 2019 - n°1124 de La Lettre de l'Environnement Local
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