Faire de la place aux piétons Abonnés
Rappelons également que les collectivités peuvent déjà renforcer la sécurité des passages piétons à moindre coût en matérialisant sur la chaussée des « zones tampons » d’une profondeur de deux à cinq mètres en amont des passages piétons (arrêté du 12/12/2018). Elles contraignent les conducteurs à s’arrêter à bonne distance, ce qui augmente leur visibilité latérale et facilite la détection de piétons qui s’apprêteraient à traverser.
Augmenter les cheminements
Pour sa part, le Cerema vient de publier une série de recommandations techniques destinées à augmenter les cheminements pour les piétons sur la voirie. Ainsi, dégager de l’espace sur les trottoirs pour disposer d’un cheminement de 2,50 mètres permet à deux piétons de circuler ou à un marcheur de dépasser une personne statique tout en maintenant la distance de sécurité d’un mètre. Le Cerema préconise également de supprimer des coupures urbaines en autorisant les piétons à emprunter des parcs ou des voies. Ainsi, une voirie à 2x2 voies de trois mètres de largeur chacune peut être reconfigurée en restreignant le trafic automobile sur 2x1 voie. L’espace ainsi libéré permettra d’implanter une séparation provisoire (0,5 m de large), un trottoir pour les piétons (2,50 m) et une piste cyclable à double sens (3 m).
Un autre moyen de faire de place aux piétons consiste à déplacer sur la chaussée une piste cyclable implantée sur le trottoir. Là encore, un balisage provisoire permettra de restreindre de deux à quatre le nombre de voies affectées au trafic motorisé. Quant aux piétons, ils pourront circuler seuls sur des trottoirs de 3 mètres de large.
Troisième possibilité présentée par le Cerema : restreindre le trafic motorisé sur deux voies centrales afin de libérer sur la chaussée des cheminements pour les piétons de part et d’autre. Lorsque la rue est trop étroite pour réaliser un tel aménagement, les collectivités peut condamner les places de stationnement latérales pour les transformer en un couloir piétons. Un autre moyen de faciliter les déplacements à pied, comme à vélo, consiste à fermer des rues à la circulation motorisée à certaines heures.
Ménager des espaces d’attente
Les espaces pris sur la voirie, notamment devant les commerces, pour permettre aux piétons de patienter, nécessitent parfois d’élargir des trottoirs. Plusieurs mesures le permettent sans entreprendre de coûteux travaux de réaménagement : transformer des places de stationnement sur la chaussée en espaces d’attente, installer des bornes de chantier ou des plaques le long du trottoir pour créer une sorte de plateau contigu qui en augmentera la largeur. Aux arrêts de bus, des quais en saillie devant les arrêts pourront être créés sur la chaussée afin de permettre aux usagers de patienter en respectant les distances de sécurité.
Faciliter les traversées aux feux
Pour faciliter les franchissements de chaussées réglées par des feux, il convient de privilégier le passage à la demande des piétons plutôt que d’attendre le cycle suivant du feu. Cependant, la plupart des équipements fonctionne avec un bouton poussoir, ce qui ne permet pas de respecter les gestes barrières. C’est pourquoi, certains fabricants, tels que Lacroix City, proposent des dispositifs de détection des piétons au moyen de capteurs vidéos ou thermiques qui sont implantés au sommet du mât. A l’approche d’un piéton, le feu passe automatiquement au rouge pour le trafic motorisé. En outre, il rétablit rapidement la circulation lorsque personne ne cherche pas à traverser.
Jean-Philippe ARROUET le 11 juin 2020 - n°1150 de La Lettre de l'Environnement Local
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