Stocker le sel de déneigement et la saumure Abonnés
Un sel de déneigement sec et de qualité ne perd pas son pouvoir dégivrant, quelle que soit sa durée de conservation ; a contrario, un sel de moindre qualité forme des grumeaux liés à l’absorption d’humidité, et sa durée de conservation en est raccourcie. À noter : les tarifs des produits dégivrants sont bien plus avantageux en cas d’achat anticipé sur la saison hivernale. Afin d’éviter toute rupture de stock en cours d’hiver, ainsi que les stocks trop importants, il est recommandé d’estimer la consommation d’un hiver moyen en étudiant les bilans des hivers passés, les moyens financiers engagés, les niveaux de service à assurer et les moyens techniques et humains disponibles. Le stockage du sel doit être prévu sur le lieu de son utilisation, des stocks tampons complémentaires pouvant être prévus à proximité pour palier à d’éventuelles difficultés de livraison des fournisseurs. Prévoir de stocker, sur le site principal d’exploitation, au minimum la moitié de la consommation d’un hiver moyen, et de stocker sur un site tampon 20 % de la consommation annuelle.
Modalités de stockage du sel et de la saumure
Stocker les sels en sacs au sec et à l’abri pour éviter qu’ils soient exposés à la pluie ou à la neige. Si les quantités sont faibles, privilégier le stockage en bac à sel de déneigement (parking extérieur, entrées ERP, allées piétonnes...), certains d’entre eux intégrant un mécanisme de distribution automatique du sel dans un seau préalablement positionné sous le bec verseur. Stocker le sel en vrac à l’abri de l’humidité, sur une plate-forme dont le revêtement supporte le caractère corrosif du produit et sur une aire correctement dimensionnée pour permettre les manœuvres de chargement et de déchargement, ou dans des silos à sel, posés sur une structure galvanisée, permettant aux camions de circuler sous la trappe de vidange. Le silo évite l'utilisation d'un chargeur, permet de gagner en temps et en efficacité lors des rotations de véhicules, et de limiter la perte de matière.
La saumure de sel, produit anti-verglas efficace pour les parkings, les routes, sera stockée en fonction des quantités utilisées ; on privilégiera les multibox pour les petites quantités (quelques milliers de litres) et les cuves de stockage pour les grandes quantités, permettant aux camions de circuler sous la trappe de vidange afin de remplir une station de saumure. La cuve de stockage de la saumure doit obéir à certaines exigences techniques pour supporter le caractère corrosif du produit. De conception verticale ou horizontale, d’une capacité pouvant atteindre 100 m3 et offrant de larges possibilités d'implantation, elles permettent de moduler la réserve disponible de saumure en fonction des besoins et peuvent être installées seules, reliées à un groupe de distribution ou à une centrale de production. Certains fournisseurs proposent aux collectivités, qui ne disposent pas des moyens logistiques nécessaires ou qui veulent préserver leurs installations de la corrosion, de stocker pour elles leur sel de déneigement.
Réglementation en matière de stockage des produits de déneigement
Aucun texte réglementaire spécifique ne régit le stockage des sels de déneigement ; ces installations ne sont ni répertoriées comme installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), ni comme installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA), soumises à autorisation en application de la loi sur l'eau (loi n° 92-3 du 3/1/1992). Toutefois, afin de respecter les obligations du code de l'environnement en matière de préservation de la qualité des eaux souterraines et des eaux de surface, le ministère de l'Équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer impose aux propriétaires de lieux de stockage et aux gestionnaires de dépôts de sel, quel que soit l'utilisateur (privé ou public), de respecter les conditions suivantes de stockage des sels de déneigement : une imperméabilisation du sol pour éviter l'infiltration des eaux vers d'éventuelles nappes (béton avec formulation résistante aux sels), un dispositif de collecte des eaux des aires de stockage et de chargement en cas de risques spécifiques, comme la présence de champs captant l’eau potable, un stockage sec, aéré et couvert en dur ou bâché afin d'éviter le ruissellement et la contamination des eaux, ainsi que la formation d’agglomérats dans le sel rendant son épandage difficile, voire impossible. Il s’agit de préserver les écosystèmes aquatiques, les sites et les zones humides, de protéger les eaux et de lutter contre toute pollution par déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou indirects de matières de toute nature (JO Sénat du 13/02/2003, question écrite n° 01009- page 568).
Marie Brévière le 08 novembre 2018 - n°1114 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités
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