Surveiller l’état des ouvrages d’art routiers Abonnés
Les données à rassembler concernent le type d’ouvrage, sa localisation, ses principales dimensions, la date ou la période de construction. La collectivité peut retrouver ces informations dans un dossier d’ouvrage lorsque celui-ci n’a pas disparu. À défaut, elle pourra le reconstituer par une recherche dans les archives, voire des prélèvements de matériaux sur l’ouvrage. Ces informations permettront d’apprécier la vulnérabilité de chaque pont et d’adapter leur suivi.
Planifier les inspections
Avant de définir un protocole de surveillance, la collectivité doit établir un état initial qui servira de point de référence pour les visites ultérieures. Contrairement à d’autres types de vérification, que les agents peuvent effectuer lors de leurs patrouilles ou d’autres missions, l’inspection des ponts doit être planifiée isolément car elle nécessite d’observer la chaussée mais également la structure inférieure (piles, culées…).
Le Cerema recommande une visite d’évaluation (en régie) tous les ans. En outre, des visites d’inspection plus poussées devront concerner un tiers du patrimoine chaque année. Elles peuvent être effectuées par deux agents (une journée pour un à deux ouvrages) ou confiées à un technicien spécialisé (plus de 1 000 euros par ouvrage). Tous les 6 à 9 ans, le Cerema recommande une inspection détaillée périodique (IDP), plus approfondie, qui doit être confiée à un prestataire. Son coût se calcule en fonction de la longueur de l’ouvrage (par exemple, 3 000 euros pour un pont de 100 mètres). Il peut augmenter selon les difficultés d’accès (500 à 2 000 euros si des nacelles ou des passerelles sont requises) et la nécessité de mener des investigations sous l’eau (3 000 euros par jour).
Affecter des moyens
Sur un patrimoine de quelques unités, il paraît difficile d’établir des ratios de suivi. En revanche, pour une cinquantaine de ponts, le Cerema estime la charge de travail à celle d’un agent. Quant au coût des inspections, il l’évalue entre 20 000 et 30 000 euros par an. Celui des travaux d’entretien courant étant équivalent. Ces dépenses se justifient par des raisons de sécurité mais également économiques : si l’ouvrage se dégrade trop, des travaux spécialisés importants seront nécessaires pour le remettre en état, or leur coût est environ dix fois supérieur. Les estimations permettant d’évaluer le budget annuel que les collectivités devront consacrer à leurs ponts font état, en moyenne, d’un montant équivalent à 0,8 % de la valeur à neuf de l’ouvrage (0,2 % pour la surveillance et l’entretien courant et 0,6 % pour l’entretien spécialisé et les grosses réparations). La pertinence économique de ces dépenses ne fait pas de doute puisqu’un pont ne bénéficiant d’aucun entretien voit sa durée de vie ramenée de 100 à 40 ans.
Nettoyer régulièrement
Par ailleurs, le guide fournit une nomenclature des opérations à réaliser dans le cadre des entretiens courants, spécialisés, et des grosses réparations. Les interventions relevant de la première catégorie sont faciles à réaliser en régie avec les moyens des services techniques. Ces tâches consistent à nettoyer les dispositifs d’écoulement des eaux et ceux de retenue, les dépôts en rive, les joints de chaussées, les sommiers, l’intérieur du tablier… D’autres contrôles d’état se font facilement : vérification de l’état des dispositifs de retenue, des accès de visite, de la fixation des réseaux concessionnaires lorsqu’ils existent. Enfin, l’entretien courant inclut le nettoyage de la signalisation verticale implantée sur l’ouvrage et aux abords.
Jean-Philippe ARROUET le 14 mars 2019 - n°1122 de La Lettre de l'Environnement Local
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