Oyonnax : une chaufferie de 11 MW au bois du massif jurassien Abonnés
La construction d’une nouvelle chaufferie biomasse est l’aboutissement de la réflexion énergétique de la municipalité d’Oyonnax, souligne Guillaume Planchot, directeur Développement Réseaux chaleur et froid d’Idex. Historiquement, la ville dispose de 2 réseaux de chaleur qui desservent 3 200 équivalents habitants : l’un privé, alimenté par la chaufferie gaz de la Plaine, l’autre public, alimenté par la chaufferie gaz de la Forge et exploité depuis 40 ans par Idex (voir EL n° 1014).
La ville souhaitait unifier son service public de la chaleur, et donc récupérer la compétence sur le réseau privé, avant de s’attaquer au « verdissement » du réseau de chaleur par recours aux énergies renouvelables. Dans la logique de la transition énergétique, la première étape a consisté à analyser le patrimoine immobilier de la ville, comptant une forte proportion de logements sociaux, pour étudier les moyens de remédier à la précarité énergétique, amplifiée par la rudesse du climat local.
La deuxième étape passait par la réalisation des travaux de rénovation et d’isolation sur le patrimoine bâti, avant de concevoir le mix énergétique adapté. La construction d’une chaufferie biomasse est apparue optimale pour consommer moins, en raison de la réhabilitation énergétique des logements, plus propre grâce à l’énergie verte de proximité, et moins chère, en raison du taux réduit de TVA à 5,5 % applicable à la fourniture de chaleur issue d’énergie renouvelable à plus de 50 %.
Biomasse, gaz et cogénération pour alléger la facture énergétique
L’ensemble Oyonnax biochaleur comprend désormais la chaufferie biomasse de 11 MW de puissance, les deux chaufferies à gaz la Forge et la Plaine réhabilitées pour améliorer leurs performances énergétiques et répondre aux normes environnementales, et un réseau de chaleur doté de 2 km et de 18 sous-stations supplémentaires (dont 9 pour le réseau biomasse). Un millier d’équivalents logements supplémentaires de deux quartiers sont raccordés, incluant un groupe scolaire et le centre culturel.
La chaufferie biomasse consomme environ 20 000 tonnes de bois par an, en plaquettes forestières des forêts de l’Ain et du Jura, à partir de deux silos actifs de 200 m³ et d’une réserve d’approvisionnement de 1 300 m³. Elle assure 75 % des besoins en chauffage et eau chaude sanitaire des abonnés du réseau.
Les chaufferies gaz modernisées apportent une réserve de puissance complémentaire. La Forge totalise 19,8 MW sur 3 chaudières gaz et deux moteurs de cogénération qui desservent 27 sous-stations. La Plaine, qui sera entièrement « rhabillée » pour restaurer le paysage urbain, compte 2 chaudières gaz d’une puissance totale de 14 MW alimentant 30 sous-stations. Toutes les sous-stations existantes ont fait l’objet de travaux de rénovation.
L’investissement, 8 M€ TTC, est entièrement porté par Idex, délégataire du service public de la chaleur d’Oyonnax pour 20 ans, qui annonce une baisse significative du prix de la chaleur : à 55 € TTC du MWh, le tarif d’Oyonnax biochaleur est inférieur à la moyenne des réseaux de chaleur sur énergies renouvelables, soit 64 € TTC du MWh, assure Guillaume Planchot.
Pour un locataire, le gain de pouvoir d’achat représente 200 à 250 € par an, estime le directeur développement d’Idex, également président de l’association Via Séva qui lance un site pour promouvoir les réseaux de chaleur, soutenu par Amorce.
www.faiteslebonchoix.org
Anne Lévy-Thibert
non signé le 05 juin 2014 - n°1018 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités
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