Transports publics : optimiser le réseau des villes moyennes Abonnés
Généraliser l'abonnement et supprimer les tickets
Pour inciter les habitants à utiliser les transports publics, Belfort a misé sur une diffusion massive des abonnements à tous les habitants. Pour cela, le pass, baptisé Optymo, est proposé gratuitement et ne nécessite aucun prépaiement. Lorsqu'un habitant qui circule habituellement en voiture décide exceptionnellement de voyager en bus, il n'a pas besoin de créditer son abonnement. Il lui suffit de présenter son pass pour régler son trajet. Le montant consommé lui étant facturé en fin de mois. En outre, le pass est valable pour tous les modes de transport proposés. Dans le même temps, le SMTC a rendu plus difficile l'achat de tickets à l'unité. Ils sont encore disponibles chez quelques dépositaires mais à des tarifs supérieurs à ceux du pass Optymo (1 € symbolique par voyage). Surtout, il est devenu impossible aux belfortains d'en acquérir à bord des bus. Ainsi, les chauffeurs ne perdent plus de temps à encaisser et à rendre la monnaie à chaque arrêt, et 22 % de temps de roulage supplémentaire ont ainsi été récupérés. Les conducteurs gagnent également du temps en début et fin de service puisqu'ils n'ont plus à retirer et à rendre leur caisse au dépôt. Selon le SMTC, cette mesure a permis aux bus d'effectuer un million de kilomètres en plus par an sans aucune dépense supplémentaire.
Offrir un service complet de mobilité
Plutôt que d’intervenir uniquement sur ses lignes de bus, Belfort a développé des alternatives permettant aux habitants de trouver un moyen de transport quel que soient leurs horaires et leurs besoins. Cette offre, baptisée « triple play » (inspirée des propositions des fournisseurs d'accès à internet), combine bus, vélos et voitures en libre service. En 2013, la ville a déployé un réseau de 250 vélos (29 stations) accessibles avec la carte Optymo (0,02 €/mn) qui répond à une demande de mobilité urbaine pour de courts trajets (11 000 locations enregistrées chaque mois) avec une disponibilité 24h/24 que ne peuvent pas offrir les bus. Dans le même esprit, le SMTC a proposé des voitures en libre service l'année suivante. Ce service repose sur une gamme de cinq véhicules différents, de la citadine à la berline en passant par l'utilitaire pour couvrir tous les types de demande. Autre atout, un tarif compétitif : de 1 € à 2,50 € de l'heure (selon les modèles), plus un coût kilométrique (de 0,20 à 0,35 €). Là aussi, il suffit d'un pass Optymo pour monter dans l'une des 120 voitures disponibles. La collectivité a acquis autant de véhicules dans le but d'obtenir une taille critique suffisante pour que le service devienne une véritable alternative. L’objectif a été atteint avec 12 800 locations en un an. L'investissement est conséquent, 700 €/an et par vélo et 90 000 € par an et par voiture, mais le SMTC mise sur une rentabilité d’ici 2017-2018.
Séduire les actifs
Alors que le transport public vise le plus souvent les usagers dits captifs (personnes âgées, ménages sans voiture…), l'objectif de ce dispositif Optimo est de conquérir de nouveaux clients parmi les actifs. L'offre de mobilité globale doit être suffisamment compétitive, en termes de services et de tarifs, pour inciter n'importe quel particulier à utiliser les moyens de transport mis à sa disposition. Le SMTC a soigné certains détails, par exemple en équipant ses voitures de pneus hiver comme le font les automobilistes dans cette région. Il mise également sur le marketing et la communication pour convaincre, notamment grâce à internet : possibilité de souscrire un pass Optymo en ligne, de consulter ses factures à distance mais aussi de calculer son itinéraire ou de comparer les coûts du transport public selon le trajet et les moyens empruntés (http://info.optymo.fr). Cette politique se traduit par un taux d'utilisation du réseau de 90 voyages par an et par habitant, dont 85 % effectués grâce au Pass Optymo. Avec 70 000 pass en circulation, près d'un habitant du département sur deux est désormais utilisateur, au moins potentiellement, du réseau de transports publics.
Jean-Philippe ARROUET le 12 février 2015 - n°1032 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités
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