Un garage social pour réparer sa voiture à moindre coût Abonnés
La communauté d’agglomération Seine-Eure a missionné à hauteur de 3 000 € l’association « la Fabrique à initiatives », portée par l’Agence de développement régional des entreprises sociales et solidaires, pour travailler sur les enjeux de mobilités associés à la question sociale. L’idée de créer un garage solidaire a émergé et deux acteurs associatifs se sont montrés intéressés pour développer le projet : l’Ifair (Insertion Formation Animation Individualisée pour Réussir), installée à Louviers, et Solidarauto qui disposait déjà d’un garage solidaire dans le département voisin de la Seine-Maritime.
A noter : l’Ifair était déjà l’opérateur principal des actions financées par la communauté d’agglomération pour la mobilité solidaire (garage social pour les deux-roues en self-service, prêt de deux-roues, location de vélos électriques, transport à la demande pour l’accès à l’emploi et pour les besoins de santé, conseils en mobilité, auto-école sociale…), et Solidarauto disposait d’expérience et de compétences techniques en matière de réparation à bas coût.
Le montage du projet
L’équipe projet a démarré en 2019 une étude pré-opérationnelle, dans le cadre d’un appel à projets Économie Sociale et Solidaire lancé par l’agglomération, et financé par la communauté d'agglomération (6 000 €), la région (5 500 €), le réseau Solidarauto (5 000 €) et Ifair (3 500 €). L’association s’est positionnée sur le volet accompagnement à la mobilité et Solidarauto sur le volet vente à bas prix de pièces détachées et réparations.
Des études finalisées en mai 2021 ont permis de trouver des locaux de 500 m2, de monter le partenariat juridique avec Solidarauto et de boucler l’étude de marché et le montage du projet. En parallèle, des financements ont été obtenus dans le cadre de la politique de la ville, à hauteur de 52 000 euros d’investissement, complétés par 40 663 € du dispositif Emergences ESS (économie sociale et solidaire) de la région Normandie.
Cette somme a permis d’aménager les lieux et d’acheter le matériel nécessaire. Un financement France Relance est venu participer aux frais de fonctionnement, à hauteur de 60 000 euros par an sur deux ans (2021-2022).
Le fonctionnement du garage
Le garage solidaire a donc ouvert le 1er septembre 2021 aux deux et quatre roues. Les sept salariés d’Ifair y interviennent, ainsi qu’un mécanicien détaché par Solidarauto, qui encadre les réparations en libre-service, les plus complexes étant réalisées directement par Solidarauto. Les personnes en difficulté suivies par les services sociaux peuvent venir y réparer leurs véhicules. La réparation des deux-roues motorisés, des vélos simples ou électriques est en self-service, les bénéficiaires munis de leurs pièces peuvent accéder aux bancs et aux outils. Pour les voitures ou camionnettes, deux possibilités : des réparations par un mécanicien employé par Solidarauto à des tarifs sociaux, avec les pièces détachées fournies après un diagnostic complet et l’établissement d’un devis, ou des réparations en self-service, avec deux ponts et les outils nécessaires. Les particuliers doivent apporter leurs pièces dont l’origine est vérifiée pour s’assurer qu’il ne s’agit pas de contrefaçons. Ils peuvent également acheter des pièces avec des remises chez un grossiste partenaire du garage.
Le garage ne propose pas de travaux de carrosserie, de peinture et de bris de glace. Mais des solutions sont proposées lorsque le véhicule doit partir à la casse : l’étude par les services sociaux d’une aide financière afin de racheter une voiture, éventuellement chez Solidarauto qui en propose d’occasion, le prêt ou la location de scooters ou vélos électriques, ou encore la prise en charge des transports en commun.
Orienter le public vers le garage
L’orientation vers le garage social se fait sur prescription d’un travailleur social, même s’il reste accessible à tous. L’association travaille avec une quarantaine de structures sur le territoire, de Pôle Emploi au centre communal d’action social, en passant par les missions locales. En six mois, le garage a accueilli une cinquantaine de personnes : 10 demandes sont restées sans suite, 12 concernaient l’achat d’un véhicule et 29 ont donné lieu à un diagnostic complet, qui a débouché sur 11 réparations classiques et 12 réparations en self-service.
Conseils : monter ce type de projet implique une confiance forte entre élus et acteurs de terrain, de travailler avec une association ancrée sur le territoire et connue de ses habitants, et en partenariat avec les organismes sociaux, notamment pour que les personnels d’accueil connaissent l’existence de ce garage et puissent y orienter les bénéficiaires.
Marie Boulet le 22 septembre 2022 - n°1199 de La Lettre de l'Environnement Local
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