Les collectivités n’ont pas d’autre choix que de décarboner leurs transports en commun, notamment en remplaçant leurs bus par des modèles à faibles émissions. Pas si simple en pratique, ce qui rend précieux les retours d’expériences dont s’inspire l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) dans un guide pratique*. Ainsi, avant de commander massivement des bus électriques, la régie des transports marseillais (RTM) a organisé un test, baptisé « brique élémentaire ». Les premières commandes de 15 véhicules ont été faites à cinq constructeurs différents. L’objectif est triple : tester en conditions réelles les performances de ces véhicules au regard des besoins du service, définir des spécificités pour les prochaines commandes de bus électriques, optimiser l’investissement dans les infrastructures de recharge en s’assurant que les différents modèles de véhicules sont compatibles avec les bornes installées. Autre piste à exploiter, la formation des conducteurs à l’écoconduite (gains de 2 % à 10 % selon les réseaux et les mesures d’accompagnement, d’après l’UTP) ainsi que l’équipement des bus en boîtiers de suivi des consommations. Pour sa part, le réseau Réunir Alençon utilise ces données pour individualiser la formation de ses conducteurs. A Dunkerque, les chauffeurs sont formés pour ne pas laisser tourner leur moteur inutilement à l’arrêt, ce qui a permis, en l’espace de six mois, de diviser par trois le temps passé moteur tournant à l’arrêt. Enfin, l’UTP recommande de doter la flotte d’un outil de supervision pour remonter les données de fonctionnement des bus, à distance et en temps réel. De quoi établir des télédiagnostics et mieux planifier les opérations de maintenance, limitant ainsi les pertes financières liées à l’immobilisation des véhicules.
* « Guide sobriété énergétique : les bonnes pratiques des transports publics et ferroviaires », disponible sur www.utp.fr/.
Jean-Philippe ARROUET le 02 novembre 2023 - n°1224 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités