Bâtiments : utiliser l’éclairage zénithal Abonnés
Une nouvelle norme
La création d’une norme, EN 17037, intitulée « Éclairage naturel des bâtiments », apporte des repères utiles aux maîtres d’ouvrages. La version finale ne sera publiée qu’en 2018 mais la phase d’enquête, qui vient de s’achever, a permis de prendre connaissance de son contenu présenté à l’occasion des dernières Journées nationales de la lumière. Par ailleurs, le Gif Lumière (groupement des fabricants et installateurs) a annoncé à cette occasion la sortie d’un Livre blanc sur le sujet début 2017. En attendant, le contenu actuel de la norme permet d’orienter la commande publique vers les solutions les plus efficaces en intégrant des exigences techniques précises dans les cahiers des clauses techniques particulières (CCTP).
Ainsi, la norme fixe deux conditions relatives aux apports lumineux provenant des façades : 300 lux dans au moins 50 % de l’espace durant 50 % des heures de lumière du jour et éclairer à 100 lux dans la totalité de l’espace durant 50 % des heures de lumière du jour. Pour les lanterneaux, la EN 17037 préconise un apport de 300 lux dans 100 % de l’espace durant 50 % des heures de lumière du jour. En outre, la norme fixe des valeurs d’exposition au rayonnement solaire direct ainsi que des niveaux de protection contre l’éblouissement. L’indice qui le mesure, le DGP (daylight glare probability) devant être compris entre 0,45, a minima, et 0,35 pour une protection élevée avec, dans tous les cas, la possibilité de dépasser ces valeurs de 5 % pendant le temps d’utilisation de référence.
Des équipements de plus en plus performants
Les fabricants proposent des solutions pour amener la lumière zénithale à l’intérieur des bâtiments y compris dans des pièces aveugles. Ainsi, Solatube commercialise un système de tubes en aluminium qui s’emboîtent les uns dans les autres jusqu’à obtenir la longueur souhaitée (jusqu’à 10 mètres pour un tube de 25 cm de section et 20 mètres pour un diamètre de 53 cm). Une découpe doit d’abord être pratiquée dans la toiture pour y fixer un solin qui laisse passer la lumière tout en préservant l’étanchéité du toit (l’installation n’est pas toujours possible sur certaines toitures à bacs acier). Son sommet est coiffé d’un dôme transparent qui comporte un prisme concentrant le rayonnement solaire à l’intérieur du tube. À partir du plafond du local, il est possible d’emboîter des tubes droits ou coudés à 45° jusqu’à obtenir un angle de 90°. Leur extrémité finale est dotée d’un diffuseur prismatique qui évite l’éblouissement des occupants, filtre les UV et empêche la condensation. Un conduit de 25 cm de diamètre conviendra à une petite pièce (10 m² environ). Le premier module avec son kit d’étanchéité est vendu 500 € HT hors pause (200 à 500 € HT). Pour éclairer une salle standard (25 m²), un conduit de 53 cm est nécessaire (800 € HT le premier module équipé). Chaque rallonge supplémentaire coûte 80 €.
Autre innovation chez Echy qui utilise la fibre optique pour optimiser l’éclairage zénithal. Son système se compose d’un module à fixer à l’extérieur du bâtiment, sur le toit ou en pied d’immeuble. Comme il pèse lourd (70 kg pour le plus petit modèle), il ne pourra pas s’installer sur une verrière. Baptisé « tracker », ce module comporte plusieurs lentilles de Fresnel (40 à 100 selon les modèles) qui concentrent la lumière dans les fibres optiques qui lui sont reliées. Ce tracker possède un capteur solaire, un GPS et un moteur intégré afin de suivre en permanence et automatiquement la course du soleil. Depuis le tracker, les fibres optiques peuvent être déroulées à l’intérieur d’un immeuble sur de longues distances : 40 mètres pour les modèles standards fabriqués en plastique PMMA et 160 mètres si elles sont en fibre de silice. Le plus petit Tracker (40 lentilles) est capable d’alimenter trois luminaires. En option, le fabricant propose l’adjonction de LED qui prendront le relais lorsque l’intensité du flux de lumière naturelle diminue à certaines heures de la journée. Le plus petit modèle convenant à l’éclairage d’une pièce de 15 à 20 m² est vendu environ 10 000 € HT pose comprise. Pour les installations réclamant plus de puissance d’éclairement, le coût représente 250 € HT par m² éclairé (hors pose).
Jean-Philippe ARROUET le 22 septembre 2016 - n°1067 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités
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