Éditions Sorman

Dans un contexte marqué à la fois par des ressources contraintes et la recherche d'une meilleure efficacité énergétique des bâtiments, les communes doivent trouver des solutions. Lors des entretiens du Cerema, le 4 février dernier, un atelier était con­sacré aux territoires qui mobilisent des ressources innovantes pour leur revitalisation. Dans l'Aisne, Crézan­cy (1 268 habitants) a aménagé son cen­tre bourg en recourant autant que possible à des matériaux écologiques fournis par des entrepreneurs locaux. Pour la construction d'un ensemble de commerces et de 14 logements, elle a utilisé 80 % d'isolants composés de bois et de laine de lin.
Attention : pour être couverts par la garantie décennale, les matériaux utilisés doivent être normalisés c'est-à-dire validés par un document technique unifié (DTU). En revanche, rien n'interdit de réutiliser des matériaux courants. Ainsi, pour le revêtement de la place au centre de l'aménagement, Crézancy a employé des pavés de récupération qu'elle a sciés.
Dans les Côtes d'Armor, la communauté de communes du Mené (7 com­munes et 6 500 habitants) est pionnière dans l’autonomie énergétique, qu'elle souhaite atteindre grâce aux énergies renouvelables. Son modèle repose sur la combinaison de solutions  : une trentaine de maisons sont dotées de chauffage solaire, et un réseau de chaleur utilise le bois des environs. Pour produire son électricité, elle possède deux parcs éoliens qui génèrent 15 gWh/an. Une unité de méthanisation produit pour sa part 14 gWh. Dans le même temps, une politique de rénovation de 150 bâtiments par an réduit les déperditions énergétiques. Cependant, l’expérience a une limite : la capacité à stocker l'électricité pour la distribuer en fonction des besoins. La collectivité doit faire aboutir son projet de « smartgrid local » (réseau électrique intelligent) pour y remédier.

Jean-Philippe ARROUET le 12 mars 2015 - n°1034 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités