Introduire l’éco-pâturage dans la gestion des espaces verts Abonnés
L’éco-pâturage est une méthode alternative et complémentaire à l’entretien mécanique des espaces végétalisés clos, en milieu urbain et péri urbain ; il est sans pollution auditive ou visuelle. Il consiste à introduire dans un espace paysager des animaux herbivores (vaches, moutons, poneys…) qui remplaceront les interventions d’entretien mécanique ou chimique. La seule contrainte est d’offrir aux animaux un espace naturel suffisamment grand et fourni pour les nourrir toute l’année. Il se pratique à la campagne, à la montagne et dans les grandes agglomérations. L’éco-pâturage permet la conservation de la biodiversité faunistique et floristique, domestique et sauvage, contribue à la biodiversité urbaine, lutte contre les gaz à effet de serre… Il a aussi une dimension sociale puisque il favorise la médiation : participation au processus d’insertion, construction du lien social... Enfin, il a une fonction pédagogique auprès des habitants.
À noter : l’éco-pâturage ne vise pas en priorité la rentabilité économique mais le maintien ou la restauration du milieu naturel tout en limitant les coûts de gestion.
La pratique de l’éco-pâturage remet au goût du jour des races domestiques abandonnées, utilise des espèces rustiques, issues des races locales, anciennes ou non autochtones qui s’adaptent facilement aux milieux, résistent naturellement aux maladies et répondent aux objectifs visés.
Deux techniques d’éco-pâturage sont envisageables, en fonction du site : un pâturage fixe ou un pâturage itinérant géré par un berger urbain et son chien dressé et expérimenté, permettant ainsi un déplacement rapide et sécurisé des animaux, aspect essentiel dans le cadre d’un éco-pâturage urbain.
Les avantages de l’éco-pâturage
L’éco-pâturage est écologique, attractif et favorise la promotion des races. Il maintient la biodiversité, diminue l’impact environnemental, permet d’entretenir des zones d’accès difficile ou sensibles (broussaille, milieu pentu,...), et c’est un moyen écologique et non polluant de substitution ou de complémentarité à l’entretien mécanique et chimique ; il réduit les risques d’incendies car les sous-bois sont défrichés et nettoyés – ce qui limite les départs de feu -, et, selon la méthode employée, il permet de réduire les frais de fonctionnement du service des parcs et jardins. L’éco-pâturage est également un outil de communication efficace pour les collectivités, il offre aux usagers un site de promenade agréable, favorable aux échanges. Enfin, il participe à la conservation et à la promotion des races anciennes et peu communes.
Organiser l’éco-pâturage
L’éco-pâturage requiert des savoir-faire spécifiques pour évaluer les besoins du sol, de la végétation, des animaux, et pour y répondre en gérant la charge pastorale.
À noter : le calcul de la charge pastorale est primordial pour trouver le juste équilibre entre le besoin de service et les animaux. D’autres critères s’ajoutent au bon calcul d’une charge pastorale : état du terrain, climat, pluviométrie, choix des races à installer...
Conseil : si la collectivité ne dispose pas d’agents compétents en la matière, elle pourra recourir à la délégation de service public d’une gestion par secteur, comprenant la visite préalable des sites à valoriser (présence de clôtures ou de murs, surface du terrain, essences à débroussailler, accès à l'abreuvement...), le calcul de la charge pastorale, le choix des espèces, le suivi régulier des sites, la prophylaxie des animaux ainsi que leur suivi vétérinaire, le déplacement des animaux et leur assurance. Elle peut également demander au sous-traitant de justifier des diplômes nécessaires à la gestion d’un troupeau dans le cadre d’un pâturage écologique : certificat de capacité relatif à l’exercice des activités liées aux animaux domestiques, certificat d’aptitude pour le transport des animaux vivants, et le permis E, obligatoire pour tracter vans et bétaillères.
Par ailleurs, afin de mesurer les bénéfices apportés par l’éco-pâturage, il sera utile de commander un suivi environnemental des sites tout au long de la saison. Un premier bilan est à effectuer avant la mise en place du pâturage puis pendant et à la fin de la saison. Ces bilans peuvent être retranscrits en fin du contrat sous forme de rapports photos et de textes explicatifs mettant en évidence l’évolution de la biodiversité.
Attention : l’éco-pâturage nécessite plusieurs années de mise en œuvre avant de constater son impact positif sur les écosystèmes.
Marie Brevière
non signé le 25 juin 2015 - n°1041 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités
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