L’ application « J’allume ma rue » réduit la pollution lumineuse Abonnés
A noter : la durée d’illumination après allumage est paramétrable par les communes. Le produit, fabriqué en France, est adaptable à tous types de systèmes d’éclairage public. Il permet également aux services techniques d’accéder à des informations complémentaires comme la consommation ou l’alimentation afin de vérifier l’état du réseau. Enfin, les habitants ne sont pas tracés, le système est anonyme et un numéro unique est généré pour chaque téléphone qui utilise le site web.
Ce système permet de proposer une alternative aux coupures nocturnes ou aux investissements lourds liés au remplacement du type d'ampoules, de réaliser des économies énergétiques et financières, d’impliquer les riverains dans la mise en œuvre d’une démarche écologique et de lutter contre la pollution lumineuse nocturne. Le service s'adapte à tous les types d'armoire d'éclairage public, moyennant l’installation d’horloges astronomiques, et ce quel que soit l’âge de l’équipement et le type d'ampoule utilisé.
Coût par boitier : 400 € HT. L’abonnement mensuel coûte 10 à 20 €. En contrepartie, l’application permet un gain de consommation de plusieurs milliers d’euros par an.
Communiquer auprès des habitants
L’extinction de l’éclairage public est un sujet sensible pour les habitants. Expliquer les enjeux, le projet, rassurer sur le sentiment d’insécurité qu’éprouvent certains sont des étapes primordiales à ne pas négliger. L’application “J’allume ma rue” offre un bon compromis entre l’extinction totale et l’allumage permanent de l’éclairage public mais nécessite de communiquer sur cette démarche et de renseigner sur la manière d’utiliser le service.
Conseil : rendre visite aux habitants indécis ou méfiants. La ville de Pont-de-l’Arche a ainsi sensibilisé les seniors à l’utilisation de l’application et a communiqué avec des flyers dans les boîtes aux lettres, des publications dans le journal de la ville et sur les réseaux sociaux. La commune informe régulièrement sur ce sujet.
L’expérience de Pont-de-l’Arche
La commune a d’abord mené un essai dans un quartier ciblé pendant deux mois. Les habitants concernés ont reçu un flyer dans leur boîte aux lettres les invitant à tester ce service et allumer les candélabres du quartier au gré de leurs déplacements. Après un retour positif, la ville a étendu le dispositif à toute la commune. La cartographie du réseau d’éclairage public a ensuite été dressée pour choisir les modalités d’extinction selon les quartiers. Trois zones restent éclairées : l’hypercentre, la rue principale attenante à la caserne des pompiers et aux locaux de la gendarmerie nationale, la départementale pour sécuriser le trafic routier.
Un peu plus de la moitié des armoires électriques sont équipées d’horloges astronomiques connectées. Les agents de la commune ont la possibilité de prendre la main sur les armoires électriques par l’intermédiaire de leur téléphone, d’un ordinateur ou d’une tablette, permettant souplesse et réactivité. Ainsi, en cas d’accident ou de manifestation, une rue ou un quartier peut être allumé instantanément par l’agent d’astreinte. A contrario, la durée d’extinction peut également être rallongée, comme ce fût le cas durant les confinements et les couvre-feux liés à la crise sanitaire. A Pont-de-l’Arche, 1 493 utilisateurs ont été recensés en 2020, soit en moyenne 2 allumages par armoire et par nuit, ce nombre passant à 5 sur les quartiers plus densément peuplés. L’utilisation est plus importante pendant l’été et la baisse d’utilisation du service a été significative lors des confinements. Points positifs : un investissement vite amorti pour la collectivité (plus économique que de remplacer les lampes), une économie de 7 000 € par an pour la ville, soit 20 % de sa facture globale, un dispositif qui remédie au sentiment d’insécurité des citoyens face aux coupures nocturnes. On constate que l’utilisation est raisonnable et les habitants redécouvrent les chants et les cris des animaux nocturnes, comme les chouettes. Point négatif : tous les administrés n’ont pas de smartphone.
Marie Boulet le 21 avril 2022 - n°1191 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités
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