Éditions Sorman

Contrairement aux opérateurs d’intérêt national (Bolloré, Compagnie nationale du Rhône, EDF/Sodetrel), les collectivités qui déploient des bornes de recharge pour véhicules électriques sur leur territoire n’ont aucune obligation de les rendre « interopérables ». Cette interopérabilité permet à l’utilisateur, abonné auprès d’un réseau local, de recharger son véhicule sur une borne appartenant à un autre réseau d’une ville ou d’un département voisin, sans formalité préalable. Les collectivités qui souhaitent offrir un tel service peuvent s’adresser au Girève (Groupement pour l'itinérance des recharges électriques de véhicules) pour accéder à une plateforme d’interopérabilité et disposer des outils juridiques et techniques permettant de refacturer les coûts liés à l’utilisation de leur réseau dans le cadre de l’interopérabilité.
Depuis le 2 février 2016, une convention entre le Girève et la Fédération des collectivités concédantes et régies (FNCCR) formalise l’adhésion des syndicats d’énergie membres de cette fédération. Toutefois, lorsqu’une collectivité a déployé des bornes sans faire appel à un syndicat, elle peut adhérer individuellement au Girève. Elle signe une convention cadre qui lui impose d’ouvrir son réseau à tout utilisateur abonné auprès d’un adhérent à la plateforme d’interopérabilité, situé en France (50 % des réseaux y sont aujourd’hui connectés) comme à l’étranger. À l’inverse, lorsqu’un de ses propres abonnés se branche sur une borne d’un autre réseau, Girève prélève une commission d’un euro mensuel (que la collectivité est libre de prendre à sa charge ou de refacturer à l’usager). L’interopérabilité a également pour avantage d’établir une communication permanente avec toutes les bornes reliées à la plateforme de Girève, ce qui permet à l’usager de les localiser (grâce à une cartographie que Girève fournit aux opérateurs) mais également de connaître la disponibilité des points de charge en temps réel. Seule condition requise : la collectivité doit posséder des bornes communicantes, ce qui n’est pas le cas des premiers modèles installés.

Jean-Philippe ARROUET le 25 août 2016 - n°1065 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités