Aménager la ville avec un mélange terre-pierre enherbé Abonnés
Le mélange se compose d’un tiers de terre et de deux tiers de fraction minérale, le gravier diorite, filtrant, résistant à la charge, et dont le diamètre oscille entre 20 et 40 millimètres (Norme NF P 18-545, article 10) ; tout le volume du mélange est rempli par les pierres, dont les vides sont comblés par la terre fine.
L'enherbement semé consiste à implanter une couverture végétale herbacée adéquate pour en limiter l’entretien. Le mélange est utilisé pour la végétalisation des trottoirs, l’enherbement de zones de stationnement à faible fréquentation et plus globalement d’espaces où l’on circule peu. Son usage est à proscrire dans les espaces où circulent des poids lourds (sauf accès pompier occasionnel) et pour les personnes à mobilité réduite, sauf en cas de tonte fine de la végétation.
Avantages et inconvénients du mélange
Ce mélange permet de lutter contre les inondations grâce à l’infiltration des eaux dans le sol lors de fortes précipitations, soulageant ainsi les réseaux d’assainissement, de prévenir le ruissellement des eaux pluviales qui, de fait, se chargent peu en polluants et s’écoulent doucement, permettant au système végétal et au sol traversé de les dépolluer partiellement avant leur arrivée dans les rivières et les nappes phréatiques, de prévenir le recours aux traitements phytosanitaires, d’assurer la continuité des écosystèmes propices au développement de la biodiversité, de développer une flore et une faune spécifiques grâce aux irrégularités du sol retenant l’eau (mousses, plantes en rosette, insectes, escargots, araignées,...), de favoriser une extension racinaire en profondeur au détriment d’une terre simple, où la progression des racines est limitée à l’horizon de surface du sol, de supporter le passage ponctuel de véhicules, de limiter l’entretien des espaces engazonnés grâce à la pauvreté du mélange, de réduire l’effet d’ilot thermique dû aux surfaces imperméables notamment grâce à la végétation dont l’évapotranspiration améliore le confort urbain, de valoriser l’esthétisme d’un site, et, plus globalement, de privilégier le cadre de vie urbain en y amenant la végétation.
Inconvénients : une difficile acceptation des habitants, le développement possible de plantes indésirables nécessitant une intervention, et un vieillissement prématuré du gazon en cas d’usages trop intenses alliés à des sécheresses répétées.
Mise en œuvre et entretien du mélange
Les étapes de mise en œuvre du mélange : décaper la surface sur 10 à 15 centimètres de profondeur à l'aide d'une mini-pelle, dresser soigneusement le fond de forme, mettre en place une structure porteuse si nécessaire, dont l’épaisseur variera selon la nature du sol, ajouter un géotextile si le terrain est argileux, épandre et compacter le mélange terre pierre, dont l’épaisseur variera selon l’usage, semer un gazon composé de graminées résistantes à la sécheresse et pouvant se développer sur un sol pauvre, rouler l'ensemble, arroser selon les conditions climatiques, puis éventuellement planter arbres et arbustes. Attention : ne pas recouvrir d’une couche de terre végétale enherbée, qui entraînerait la formation de boue et d’ornières les jours de pluie.
Pour une meilleure reprise du gazon sur un sol encore portant, il est conseillé de privilégier un semi en septembre ou en octobre et, après la réalisation du semi, d’interdire le plus longtemps possible le stationnement sur les surfaces aménagées pour favoriser l’implantation des espèces.
Le mélange terre pierre enherbé nécessite un entretien limité : selon la pluviométrie, compter deux à trois tontes au printemps et tous les mois l’été, à l’aide d’une tondeuse broyeuse et d’un rotofil pour les plantes au développement plus rapide, puis regarnir en cas de besoin le mélange au printemps suivant, et rouler la surface. Pour limiter les risques de projection lors de la fauche, il est recommandé d’utiliser un disque plutôt que du fil. La fréquence d’entretien sera fonction de l’usage du sol, une zone de stationnement nécessitant moins d’entretien qu’un trottoir engazonné.
La maitrise de l’entretien implique une bonne connaissance des espèces choisies pour le mélange. Il est conseillé de choisir des végétaux à la pousse lente, résistants au piétinement, à la sécheresse et aux maladies : ainsi, utiliser pour le semi un quart de « Ray-grass » et trois quarts de « Fétuque élevée » dont la pousse démarre plus tôt que les autres graminées, s’attarde sur l’automne et permet donc d'allonger la production d'herbe sur l'année (densité de 20 à 25 g/m2).
Compter 90 euros le mètre cube, soit 45 euros le mètre carré pour la fourniture et la mise en œuvre du mélange terre-pierre sur une épaisseur de 50 centimètres et une vingtaine d’euros pour 10 kilos de semis « Ray-grass » et « Fétuque élevée ».
Marie Brévière le 31 mai 2018 - n°1105 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités
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