Depuis 2009, il existe une filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les textiles (« Refashion »), sauf qu’elle n’est pas toujours à la hauteur. « Le maillage de 80 bornes de collecte pour 515 communes était trop faible à l’époque, c’est pourquoi nous avons étudié une filière vosgienne pour la reprise des textiles », évoque Annick Laurent, directrice générale des services d’Evodia (Etablissement vosgien d’optimisation des déchets par l’innovation et l’action), un syndicat qui regroupe 9 intercommunalités et 372 015 habitants. Ce territoire compte désormais 330 bornes de collecte qui récupèrent chaque année 4,6 kg de textile par habitant (contre 1,5 kg auparavant), selon les résultats présentés lors des 18èmes rencontres Amorce/Eco-organismes, le 23 janvier. Evolia a créé une SEM (150 000 € de capital), « Vosges TLC » qui fait travailler une entreprise d’insertion, « Revalprest ». Cette filière locale remplit des objectifs sociaux et environnementaux grâce à un service performant (70 000 de résultat net en 2023, réinvesti) : 1 735 tonnes de textiles collectés en 2024, gestion de 7 friperies, 54 emplois dont 32 en insertion, sensibilisation au tri… Des obstacles restent cependant à surmonter : la concurrence des vêtements neufs à bas prix (fast fashion), le manque de solutions de recyclage en France ou encore la difficulté à écouler les produits.
Jean-Philippe ARROUET le 23 janvier 2025 - n°1249 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités