La bonne mise en œuvre des peintures de sol Abonnés
On distingue deux types de peintures de sol : la peinture en phase solvant (peinture à l'huile) et la peinture en phase aqueuse (peinture à l’eau). En intérieur, on privilégiera la peinture aqueuse, qui contient peu de solvants, dégage peu d’odeur, offre une large gamme de couleurs, un rendu mate, des versions multi-supports et une forte teneur en liant rendant facultative l’application de sous-couche. Attention cependant à ne pas les utiliser dans les pièces d’eau. En extérieur, on utilisera la peinture en phase solvant, dont la composition bloque l'humidité et prévient le vieillissement lié aux conditions climatiques. Odorante, elle offre un effet miroir et une haute résistance aux chocs, aux rayures et aux taches. Sur les sols extérieurs soumis à un fort trafic, on privilégiera la peinture époxy sol bi-composant (liant polymère époxy et durcisseur), qui s'applique sur tous supports et offre un rendu parfaitement lisse. Attention, les qualités antidérapantes de la peinture de sol variant selon le produit retenu, son choix est primordial au regard de l’usage envisagé.
La peinture de sol convient sur trois natures de revêtements : les sols en bois massif, les sols bétonnés ou cimentés, les sols carrelés. Le carrelage nécessite l’utilisation d’une peinture spéciale carrelage, très résistante mais plus coûteuse et dont la gamme est restreinte, au risque d’une dégradation prématurée du produit. Il est par ailleurs conseillé de remplacer les sols stratifiés plutôt que de les peindre, la qualité du rendu n’étant pas garantie.
Compter entre 20 et 50 euros le litre de peinture, les produits les plus onéreux concernent les sols exposés à des conditions extrêmes (usage et conditions météorologiques).
Bien appliquer la peinture de sol
Dans un premier temps, on préparera soigneusement le support : gratter, voire poncer les résidus de protection, de colle, de ciment, d’enduit..., boucher les irrégularités pour obtenir une surface lisse, dégraisser, dépoussiérer minutieusement par aspiration, laver puis laisser sécher le sol, protéger les surfaces qui ne doivent pas être peintes et délimiter à l’adhésif les zones à peindre. Remarque : en présence d’une ancienne peinture de sol, soit poncer le sol à l’aide d’un décapeur thermique ou chimique, soit repeindre directement sur le produit à recouvrir, en vérifiant préalablement son degré d’adhérence et la compatibilité avec la nouvelle peinture. Pour les sols bétonnés ou cimentés, il est conseillé de retirer avec soin les traces de laitance ou de produits de cure, nuisibles à l'adhérence de la peinture, et de contrôler la porosité du béton et sa perméabilité de surface pour vérifier si l’application d’une sous-couche est nécessaire.
Ensuite, on appliquera la peinture de sol : peindre au pinceau à rechampir sur les arrêtes murales et au rouleau par passes croisées, puis attendre le séchage complet du sol avant de retirer l'adhésif de masquage. Pour les résines époxy bi-composant, préparer très soigneusement le sol et suivre attentivement les instructions du fabricant, les modalités d’application variant selon le produit. Les travaux préparatoires et les travaux d'apprêt seront menés en fonction de la nature du produit ou du support, en contrôlant l’humidité du support (qui doit être inférieur à 4 % de la masse), sa cohésion superficielle par un lavage haute pression, la bonne compatibilité des produits de peinture entre eux et la compatibilité du degré de résistance de la peinture avec l’usage envisagé. On vérifiera préalablement la réaction du sol en réalisant un test sur une petite surface, on respectera les proportions entre les composants de la peinture et le temps de séchage entre les couches, ainsi que la température ambiante d'application, on suivra les proportions préconisées par la fiche technique du produit et le mode d'emploi du fabricant. À noter : l’ajout d’une résine ou d’un durcisseur peut retarder le séchage et favoriser la formation d’un film terne et salissant.
Diagnostic et traitement des défauts
La peinture de sol peut subir différents dommages (fissuration, cloquage, usure prématurée...) liés au choix du produit, à sa mise en œuvre, à la nature ou à la qualité du support. Ainsi, le décollement du film peut être dû au manque de porosité de la dalle béton impropre à recevoir un revêtement de peinture, à son humidité résiduelle qui provoque la formation de cloques, à la présence de laitance qui se traduit pas une fine couche de poussière collée à l'arrière du film de peinture qui se décolle, ou à la présence de produits de cure, voire d'huile ou de graisse sur les sols existants. Autre désordre, le décollement du film et de la couche superficielle du support, plus conséquent qu’une simple présence de laitance, traduit un manque de cohésion superficielle du support ou un ragréage défectueux non adhérent. Le décollement entre les couches de peinture traduit un défaut d’organisation du chantier, la deuxième couche de peinture ayant été appliquée trop prématurément, voire trop tardivement. Un temps de séchage anormalement long et une peinture terne peuvent s’expliquer par un défaut de dosage ou de malaxage des peintures bi-composants. Enfin, une dégradation chimique du support peut être provoquée par les produits de nettoyage utilisés.
Marie Brévière le 28 juin 2018 - n°1107 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités
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