L’ambroisie, dont la variété à feuille d’armoise est la plus répandue, est une espèce exotique envahissante présente sur tout le territoire. Elle représente une menace pour la biodiversité mais également pour la population dans la mesure où son pollen est très allergisant. L’ambroisie se propage d’autant plus facilement qu’elle s’enracine sur des sols pauvres comme les bords de routes, les berges, ou les chantiers. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) vient de rendre un avis prometteur sur un nouveau moyen d’éradication naturel, inspiré par des observations effectuées en Italie. Au nord de la péninsule, où l’ambroisie est très présente, un coléoptère, Ophraella communa, a stoppé son expansion. Cet insecte endommage fortement la plante, stoppant à 80 % les émissions de pollens. Avant de régulariser le recours à ces insectes, l’ANSES a étudié l’impact sur d’autres insectes, sur les plantes indigènes et les cultures proches de l’ambroisie, comme le tournesol ou le topinambour. Les experts concluent que les dégâts collatéraux seraient négligeables et qu’il ne serait pas nécessaire d’éradiquer Ophraella communa après son utilisation. Cependant, d’autres tests devront être pratiqués avant que les jardiniers puissent recourir à ces coléoptères. Ils permettront de déterminer s’il est préférable de les acclimater partout, de cibler leur introduction sur des zones contaminées, ou s’il convient de pratiquer des lâchers massifs, notamment dans les régions froides où Ophraella communa survit moins longtemps.
Jean-Philippe ARROUET le 19 septembre 2019 - n°1133 de La Lettre de l'Environnement Local des communes et des intercommunalités