La mousse chaude, une technique de désherbage alternative Abonnés
A l’aide d’une lance adaptée, on applique un mélange de mousse et d’eau chaude sur les mauvaises herbes (température de 98-99 °C), la mousse jouant le rôle d’isolant thermique, en conservant plus longtemps la chaleur sur les mauvaises herbes pour les détruire. Le désherbage est ainsi plus efficace. La mousse accélère le transfert de la chaleur sur les végétaux et provoque leur éclatement, entraînant leur mort en quelques minutes. La mousse est généralement fabriquée à base d’huiles et d’essences végétales biodégradables dérivées, dont la coco, la pomme de terre, le blé ou l’amidon de maïs. L’application se fait idéalement sur les jeunes plants (4 à 5 feuilles), le temps d’application devant être augmenté sur des plants plus développés. Pensez à vérifier que la densité de la mousse utilisée est suffisante pour ne pas s’envoler avec le vent ou se diluer sous la pluie, et vérifiez que les matières utilisées pour fabriquer la mousse sont d’origine durable ; on privilégiera également l’utilisation d’eaux superficielles récupérées.
Les avantages
Les avantages sont nombreux pour la collectivité : une image positive pour la collectivité qui respecte la réglementation en matière de désherbage des espaces publics et promeut des techniques durables ; un procédé efficace sur tous les revêtements, grâce à la combinaison d’eau chaude et d’une faible pression adaptée aux surfaces dures, au gravier, au gazon synthétique et au revêtement des terrains de sport ; pas d’altération des surfaces ; l’utilisation de deux modèles de machine, l’une sur un porte-outil et l’autre manuelle, pouvant être placées sur une plate-forme de camion ou de véhicule tout terrain, une remorque ou une fourgonnette, et permettant de choisir l’outil le mieux adapté au terrain ; un travail sûr, précis et sans dommage, jusqu’aux façades ou à quelques centimètres des fleurs de massifs ; un stockage et une manipulation des produits présentant peu de risques pour la sécurité et la santé des agents, contrairement aux produits phytosanitaires ; un plan de formation allégé ; un travail programmable en toute saison ; un traitement aisé des déchets de production.
Les inconvénients
La technique présente cependant quelques inconvénients : des investissements coûteux, variant selon les fabricants et les machines ; des coûts de fonctionnement à anticiper et non négligeables compte tenu des importantes consommations d’eau, de carburant, de mousse, ainsi que du temps de main-d’œuvre (en effet, ce procédé impose trois à quatre passages minimum la première année pour être efficace, et s’avère chronophage) ; la nécessité de disposer d’effectifs de régie suffisants ; un temps d’application pouvant sembler long pour les agents ; des machines bruyantes et dont certains modèles s’avèrent imposants, nécessitant l’utilisation de poids lourds ou de remorques à grand gabarit, d’engin de chargement et de deux agents pour les manipuler, limitant l’accès dans les espaces étroits ou encombrés.
À noter : les coûts d’investissement peuvent être réduits par l’achat groupé de plusieurs communes. De plus, des machines fonctionnant au gaz de ville se sont développées.
Garantir l’efficacité du procédé
De nombreux accessoires, optionnels mais parfois onéreux, étant proposés pour augmenter les fonctionnalités et la diversité d’usages des machines, veillez à identifier ceux qui répondent à vos besoins et à la configuration de la collectivité. Ces accessoires ciblent essentiellement le désherbage, le démoussage, l’entretien des voiries et la propreté urbaine. Par exemple, la canule double lance permet de désherber à deux agents en même temps, les canules avec différents diamètres de diffusion offrent un meilleur rendement. Différentes lances spécifiques sont également proposées pour l’entretien des zones pavées, la lance haute pression pour la suppression des chewing-gum ou le nettoyage des voiries, la brosse souple de nettoyage pour la destruction des mousses et des algues, la brosse rotative en fil métallique pour récurer les surfaces dures comme les pavés... Il est recommandé de prévoir un désherbage à l’eau chaude et à la mousse dans le cadre d’une stratégie globale de contrôle des mauvaises herbes, avec des niveaux réduits d’herbicides chimiques conventionnels sur les secteurs autorisés et le recours à d’autres méthodes alternatives moins onéreuses (binette, brûlage...). On prévoira une formation des agents pour garantir l’efficacité du procédé et les sensibiliser à la préservation de l’environnement puis, démarche incontournable, on communiquera auprès du public sur cette nouvelle technique. En effet, la vision de la mousse blanche épandue suscite parfois des inquiétudes chez les riverains, qui assimilent cette substance à un produit chimique nocif… A noter que la mousse disparaît au bout d’une trentaine de minutes.
Marie Brévière le 17 janvier 2019 - n°1118 de La Lettre de l'Environnement Local
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